« Il faut commu-ni-quer » pour faire progresser et faire mieux connaître le rugby dans l’île » : c’est le crédo de Jean-Simon Savelli depuis son avènement à la tête du comité corse de rugby qui sera bientôt ligue. Pour ce faire il n’y a pas mieux que de faire parler de la discipline. Et pour commencer lui et ses collaborateurs ont décidé de frapper haut. Ce jeudi c’est en effet Thierry Dusautoir l’ancien capitaine du XV de France, sacré meilleur joueur du monde en 2011 qui s’est prêté au jeu… De la pelouse du stade de Folelli à Port Toga, pour apprécier la cuisine de « L’épicurien » de l’ami Del Moro, Dusautoir a promené sa carrure tranquille pour se mettre durant toute une journée au seul, service de la promotion du rugby insulaire.

Il est arrivé, presque timidement, sur la pelouse du stade de Folelli flanqué de Jean-Simon Savelli et Laurent Gayat (Gilbert Europe), devenu le supporter numéro 1 du Rugby corse.
Moulé dans le maillot numéro 1 de la Squadra Corsa il a satisfait avec la gentillesse et l’intelligence qui le caractérise à une séance de shooting, puis a enchaîné les interviewes. Et répondu à toutes les sollicitations. Sans jamais se départir de son humeur, toujours égale, et de sa voix douce qui semble avoir du mal à s’échapper de son corps d’athlète de haut niveau. Et, surtout, sans jamais mettre en avant son statut de star internationale de rugby.
Meilleur joueur du monde en 2011, oui. Retenu pour disputer ses deux derniers matchs de haut niveau avec les Barbarians anglais. Encore oui. Et après ?
Dusautoir. C’est avant tout un Homme, avec un grand H. Et de classe. Qui malgré le succès et la gloire a su garder les pieds sur terre.

– Thierry Dusautoir et le Rugby ?
– Le Rugby ce sont tous ces copains que j’ai pu me faire tout au long de ces saisons qui se sont trop vite écoulées. Le rugby ? C’est un sport de solidarité et d’amitié, un sport de combat collectif. On ressent vraiment le soutien, dont on a besoin, des copains lorsque l’on rentre sur un terrain. Je suis originaire de Dordogne. Ce sont des amis qui m’ont un jour amené au rugby. C’st avec eux que j’ai ressenti la force de cette solidarité. Tous ceux qui ont vécu un jour cette expérience du rugby ne l’oublie jamais. Ces mêmes amis m’ont permis de jouer en professionnel et à ce niveau j’ai connu, c’est vrai de grands moments, mais ce sont surtout toutes ces émotions que j’ai pu vivre et partager, pendant des années, avec les supporters du XV de France et du Stade Toulousain qui m’ont fait vraiment chaud au cœur. Le Rugby ça restera pour moi la solidarité qui s’exprime sur un terrain mais, aussi, toutes ces émotions partagées…

– Et ce rugby français qui a pris l’accent étranger ?
– La présence de joueurs étrangers n’est pas un souci : il faudrait cependant donner davantage d’opportunités aux jeunes français d’évoluer dans les clubs de Top 14. Il y a des talents sur le territoire français et si l’on veut une équipe de France forte il faut laisser l’espace à ces talents et leur donner la possibilité d’apprendre et de progresser face aux meilleurs joueurs mondiaux qui sont nombreux à fréquenter le championnat français.

– Comment trouver le bon équilibre ?
– Des changements vont intervenir la saison prochaine. Ils vont permettre aux clubs français de faire joueur davantage de jeunes. Mais les joueurs étrangers qui viennent dans notre championnat apportent, c’est vrai, un plus avec leur expérience et leur science du jeu. Le problème c’est qu’ils ne sont pas tous de même niveau et de même valeur. Mais je le répète, il est important qu’il y ait plus de place pour les jeunes afin qu’ils puissent s’exprimer. Sur ce plan la Pro D2 est devenu un immense laboratoire pour les jeunes français. Là ils engrangent du temps de jeu et de l’expérience pour revenir plus fort en Top 14.

– Thierry Dusautoir aujourd’hui ?
– Il est en… Corse ! Je vais m’occuper de mes sociétés. Une de SMS professionnels à Nice. Et une seconde d’import-export de produits alimentaires d’Amérique du Sud, et d’Argentine plus particulièrement, que j’avais montée il y a quelques années. Maintenant que le rugby de haut niveau est derrière moi je vais faire comme tout le monde : aller au bureau en short et en chaussettes, c’est terminé. Je vais me consacrer au développement de mes sociétés.

– Et du rugby ?
– Oui, bien sûr. Le rugby c’est quand même ma deuxième famille. Et je resterai toujours proche de mon club du Stade Toulousain. Et à l’occasion je vais aider au développement de la discipline, comme je le fais aujourd’hui avec le comité corse.

Un comité corse qui l’a sollicité pour devenir le parrain de son académie de jeunes (notre vidéo).
Devinez quoi ?
Thierry Dusautoir du haut de ses 250 rencontres avec Toulouse, de ses 56 capitanats et de ses 80 capes dans le XV de France a accepté !
Chapeau champion !

Crédits: Corse Net Infos